Résumé
Cet article analyse les défis et déficits de planification et de gestion urbaine à Port-au-Prince au regard de quelques-unes des caractéristiques de son histoire, son cadre réglementaire, institutionnel, politique et social dont le point culminant est la catastrophe générée par le séisme de 2010. Il analyse également les stratégies de reconstruction développées par de multiples acteurs dans un contexte d’incertitude juridique, institutionnelle et économique. Notre hypothèse de départ est que la crise urbaine de l’agglomération de Port-au-Prince a des racines profondes qui datent du XIXème siècle et que l’action non coordonnée des organisations internationales et des ONG après le séisme, au lieu d’aider à la surmonter, a plutôt contribué à l’approfondir en reproduisant les déficits de gouvernance urbaine qui ont caractérisé cette agglomération, ainsi que les pratiques d’occupation territoriale désarticulées des processus de planification urbaine à long terme pour réduire les risques et la vulnérabilité au milieu urbain.
Abstract
This article analyzes the challenges and deficits of planning and urban management in Port-au-Prince from a historical, normative, institutional, political and social perspective, whose climax is the catastrophe generated by the 2010 earthquake. It also analyzes some reconstruction strategies developed by multiple actors in a context of legal, institutional and economic uncertainty. Our initial hypothesis is that the urban crisis of Port-au-Prince agglomeration has deep roots that date back to the 19th century, and it has been deepened by uncoordinated action of local authorities, international organizations and NGOs after the earthquake who reproduced the urban governance deficits and land occupation practices characterized by a lack of urban planning to reduce risks and urban vulnerability.