L’accueil réservé à Guy Philippe, révélateur du mal haïtien

Photo de Guy Phillipe

La crise politique multidimensionnelle généralisée qui secoue la société haïtienne dans ses assises profondes se stabilise ou s’amplifie, au gré des circonstances, au fil des années. À chaque étape, plus d’un se dit qu’elle touche à sa fin, pourtant à chaque fois, un nouveau palier est franchi. Une question mérite d’être posée : quelles sont les conditions de possibilité de voir les forces vives du pays œuvrer dans l’intérêt commun pour un dénouement heureux de cette crise ?

L’effervescence qui gagne certaines catégories de la société depuis le retour, bien orchestré, de l’ancien repris de justice Guy Philippe, élargi avant d’avoir totalement purgé sa peine, par la justice américaine, soulève un certain nombre d’interrogations tout en indiquant le degré d’abâtardissement de la société haïtienne. Cette euphorie est-elle le fruit d’une certaine forme de solidarité à un ancien élu, « victime d’une injustice », étant entendu que sa déportation leur paraissait arbitraire, infondée en droit et qu’il pourrait apporter des solutions durables aux problèmes de l’insécurité compte tenu de son expérience des armes ? S’agit-il préférentiellement d’une manœuvre visant à détourner l’attention des véritables préoccupations notamment le rétablissement de l’autorité de l’État, l’amélioration des conditions de vie, le retour à la période précédant l’insécurité généralisée ? Se peut-il que cette effervescence s’inscrive dans une forme d’instantanéité ? Il est indéniable que le retour de Guy Philippe, dans le contexte actuel, ne saurait être le fruit du hasard. De toute façon, sa présence peut influer sur le cours des évènements dominés par l’omnipotence des gangs armés dans un contexte de plus en plus délétère, caractérisé à la fois par le « je-m’en-foutisme » du gouvernement et la léthargie des citoyens. Les problèmes sociaux nécessitent des solutions qui ne dépendent pas uniquement des acteurs. Il me semble qu’il ne s’agit pas ici d’un épiphénomène. Ces comportements permettent de saisir à la fois la fragilité d’Haïti en tant que collectivité humaine et les dessous de la politique internationale. En ce sens, il s’agit de phénomènes à part entière. Ainsi, nous voulons les analyser en mobilisant l’histoire de notre pays et la race comme marqueur des traumatismes et stigmates de la colonisation.

L’esclave, étant l’antiparent (Michel, 2020), n’appartient pas à la collectivité qui use de sa force musculaire pour s’enrichir. L’humanité, niée jadis à l’esclave Noir « surtout », s’étend à ses descendants. Le contrat racial, dont habilement on occulte l’existence, régule la société moderne dans sa complexité. Il est à la fois politique, moral, épistémologique et économique (Mills, 2023). C’est un tout-en-un[1].

L’élargissement d’un criminel impliqué dans le blanchiment d’avoirs, partout ailleurs ou peut-être dans d’autres circonstances, passerait pour un fait divers, et ce dernier rentrerait chez lui incognito, en attendant de reprendre possiblement goût à la vie. Dans le cas d’un ancien élu national, ses sympathisants peuvent s’estimer lésés par la déportation suivie de la condamnation de « leur » sénateur en terre étrangère. Un arrière-goût de gâchis les hante. Les manifestations de solidarité dont Guy Philippe a bénéficié depuis son retour laissent apparaître au grand jour l’un des fléaux qui ravagent Haïti : l’irrationnalité ambiante qui donne le ton à l’agir au sein de la collectivité. Cette situation inextricable offre le cadre idéal pour réfléchir sur l’étendue du mal-être profond de la société haïtienne dans son acuité, en jetant un regard dans le rétroviseur de notre histoire récente.

N’est-il pas dit qu’un peuple qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le revivre[2] ? Haïti semble être le cobaye par excellence dans la matérialisation de certains projets néocolonialistes à visée globale. Plus d’une fois, par le passé, ce pays a été le théâtre d’événements qui allaient initier des moments de changements significatifs dans la manière de concevoir le monde. L’isolement sur le plan international du pouvoir dessalinien au lendemain de l’indépendance ne démontre-t-il pas toute la volonté des puissances colonialistes de maintenir leur domination dans un univers où la production capitaliste reposait sur l’exploitation de l’homme noir [3]? Pour comprendre les raisons qui sous-tendent la situation de crise généralisée en Haïti, il convient d’analyser les faits au travers du contrat racial. Le monde blanc n’use pas des mêmes critères axiologiques suivant qu’il porte un jugement sur ses pairs ou sur les autres (Mills, 2023). Avant de s’étendre sur le cas haïtien, apportons quelques précisions sur le cadre dans lequel le contrat racial est entré en vigueur.

La race, marqueur des traumatismes et stigmates découlant de la colonization

Pour des besoins méthodologiques, plusieurs penseurs politiques (Hobbes, Locke, Rousseau, Kant) ont invoqué l’état de nature pour expliciter la nécessité de la création de l’état civil. Notre propos ne consiste pas à reprendre ici les théories de ces penseurs. Disons tout de suite que le contractualisme n’est pas un bloc monolithique. Il convient plutôt d’en faire ressortir les points saillants. Grosso modo, la société résulte d’un contrat intervenu entre les hommes qui la composent. Ces derniers optent pour la permanence du nouveau corps social par des lois auxquelles tous ou la majorité participent, en limitant leurs droits et privilèges naturels. Nul doute que ce contrat conditionne l’agir des êtres humains à divers égards, notamment sur le plan moral. Ce contrat, hypothétique et idéal, est l’apanage d’êtres humains à part entière, c’est-à-dire des Blancs. Nul doute que l’état de nature pour les autres races est réel. Il s’incorpore parfaitement à ces êtres primitifs et sauvages (Mills, 2023).

Les Haïtiens ne sauraient prétendre appartenir, selon l’ordre racial, à l’humanité. Pour s’en convaincre, il faut se remettre en mémoire que le Noir est une fiction inventée par les Européens, Blancs, autre fiction, pour asseoir leur domination raciale[4]. D’aucuns ne cessent de clamer haut et fort que la race n’existe pas, ignorance épistémique (Mills, 2023). Il n’en demeure pas moins qu’elle est un outil indispensable dans la création de cette société pluriséculaire, hiérarchique et inégalitaire. La race a façonné et façonne encore le monde d’aujourd’hui. Certes, les Afro-descendants ne sont plus réduits en esclavage mais n’accèdent pas pour autant à l’humanité. La blanchité divise le monde en deux catégories : les personnes (les Blancs) et les sous-personnes (Noirs, Bruns, Jaunes, Rouges) (Mills, 2023).

Le présent se construit dans le passé

Tout contrat, une fois paraphé, ne peut régir de nouvelles situations sociales, juridiques, économiques et politiques sans le consentement exprès des parties, et ce, dans un environnement moral propice. Dans le cas du contrat racial, non-écrit, il est plus aisé de procéder, au gré des circonstances, à son actualisation unilatérale. Ainsi, les Blancs le redéfinissent en fonction de leurs intérêts actuels. Cette actualité est dynamique. Telle situation reconnue et acceptée aujourd’hui peut être condamnée de manière virulente, châtiée avec les dernières rigueurs, dans les mêmes conditions, si les intérêts du moment le requièrent. Autrement dit, la blanchité rend inaccessible tous les privilèges que le contrat racial attribue aux « personnes » blanches, niant toute possibilité d’humanité aux « sous-personnes » non blanches.

Ainsi, dans la seconde moitié du vingtième siècle, après la Seconde Guerre mondiale, le monde est divisé en deux blocs : l’Est et l’Ouest. Les États-Unis, chef de file de l’Occident, soucieux de maintenir leur domination dans la Caraïbe (Sauveur Pierre Étienne, 2007), et limitant l’influence communiste, ont favorisé l’avènement de régimes militaires et de dictateurs au pouvoir dans les Amériques. Cuba devait demeurer l’exception. La « trahison » cubaine a laissé à Washington, jusqu’à la fin de la guerre froide, une cicatrice à vif et une crainte quasi paranoïaque de voir la scène se répéter ailleurs (Vagnoux, 2010). Ainsi, François Duvalier, non seulement avait l’étoffe de l’emploi, mais encore fournissait de solides garanties quant aux moyens à mettre en œuvre pour tuer dans l’œuf toutes velléités communistes chez les jeunes Haïtiens. Les États-Unis, en retour, devaient détourner leur regard, voire fermer les yeux sur les atrocités du régime totalitaire. Il pouvait, en toute impunité, éliminer tous les opposants à son régime sanguinaire sous couvert de lutte anticommuniste (Étienne, 2007).

L’Occident, ayant décidé de sonner le glas des régimes autoritaires (qu’il a créés) au milieu des années 80 (Mérieau, 2019), a utilisé le peuple haïtien pour ouvrir la voie à un changement paradigmatique[5]. En effet, la communauté internationale, avec les États-Unis en tête, a déposé Jean-Claude Duvalier en 1986, avant de chasser respectivement le président philippin Ferdinand Marcos la même année, et presque simultanément en Europe de l’Est, le vent du changement amorcé soufflait très fort jusqu’à renverser certains régimes, notamment celui de Nicolae Ceaușescu en 1989 (Mérieau, 2019).

Le contrat racial réglemente le vivant dans toutes ses dimensions. Il « racise » l’espace. Le monde dans lequel vit le Blanc diffère à tous égards de celui des Noirs, par exemple, même s’ils étaient identiques. Le contrat racial lie l’espace à la race et la race au statut des personnes (Mills, 2023). Les normes qui s’appliquent au Blanc ne sont pas les mêmes que celles pour les Noirs.

Il est donc évident que l’expérience historique initiée par notre accession à l’indépendance a connu une longue période de décadence « provoquée » (la dette de l’indépendance, l’occupation américaine, la dictature des Duvalier…) avec quelques moments de progression, comme le gouvernement de Dumarsais Estimé, la participation massive des citoyens pour la première fois à l’élection d’un président élu démocratiquement, Jean Bertrand Aristide, au premier tour, par un raz-de-marée électoral le 16 décembre 1990[6], et a atteint un point de non-retour dans sa régression avec l’avènement du Parti Haïtien Tèt Kale au pouvoir.

Le contrat racial racise l’individu. Il établit l’existence de personnes et de sous-personnes (Mills, 2023). L’idéal de justice préconisé dans le monde blanc n’a aucune commune mesure avec la parodie de justice appliquée et applicable dans un pays comme le nôtre. La révulsion des citoyens haïtiens pour leur système judiciaire n’émeut pas outre mesure les représentants des pays dits amis d’Haïti, même s’ils en discutent et en font état dans leurs rapports continuellement. Son affaiblissement s’est amplifié en raison de la soustraction à la justice haïtienne de certains accusés par les autorités judiciaires américaines dans le procès contre les personnes impliquées dans l’assassinat du président Jovenel Moïse. La crise post-mortem de l’élu du Parti Haïtien Tèt Kale étale au grand jour la porosité de la justice d’un État déclaré et reconnu failli par toute la communauté internationale, notamment le Core Group[7]. En effet, plusieurs suspects ont été extradés vers la Floride où un juge a déjà condamné à la peine capitale certains accusés, alors que dans le même temps cinq juges d’instruction se sont succédé en Haïti. L’amplitude du mal s’est donc décuplée avec la crise politique actuelle. Le tout dernier magistrat instructeur chargé de l’information judiciaire en Haïti auditionne certains suspects et/ou témoins dans des conditions difficiles[8]. La justice apparaît de plus en plus comme un pouvoir sans substance, exsangue. Elle est dénuée de puissance coercitive. Le juge se retrouve isolé face aux hommes de pouvoir et ne peut, si l’enquête l’exige, émettre de mandat d’arrêt contre eux. Dans une telle perspective, il se poserait le problème de l’exécution du mandat. Plus que jamais, les institutions haïtiennes croulent sous le poids de l’impunité.

Les néocolonialistes ne se cachent plus et n’utilisent plus d’artifices pour masquer leurs ambitions. Aujourd’hui, il semble que la grande préoccupation consiste à dissoudre notre haïtianité dans un océan d’humanité déshumanisante. En effet, l’Haïtien apparaît comme l’archétype de la sous-personne à qui l’on nie toute possibilité de participer au concert des nations. Les nombreux programmes facilitant l’exode massif de nos compatriotes témoignent de cette volonté qui, à terme, pourrait mener à notre disparition ou à la création d’un état paria, indigne des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité préconisés par la seule révolution anticolonialiste, anti-esclavagiste et anti-ségrégationniste de la modernité. Ce n’est pas tant l’accès à l’indépendance que les puissances impérialistes ne digèrent pas, mais surtout la propension de l’Empereur Jacques Ier, Jean-Jacques Dessalines, à étendre la fraternité et l’égalité véhiculées par les droits de l’homme à l’ensemble des colonies européennes dans les Amériques. Dès lors, Haïti devient une menace à prendre en compte, un ennemi à abattre.

Le contrat racial est réécrit en permanence. À chaque fois que la société haïtienne se retrouve à la croisée des chemins, les maîtres du monde interviennent pour imposer le choix d’un représentant, digne successeur des esclaves à talents, utile à leur cause, mais dépourvu de compétences et d’humanité pour prendre en main la destinée de la nation. Les Duvalier et le pouvoir Tèt Kale en sont des preuves irréfragables. Aux yeux des maîtres du monde, un Haïtien, selon les termes du contrat racial, n’est pas un être humain à part entière. Les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets dans les mêmes conditions, s’il en est ainsi décidé par les décideurs.

Guy Philippe, la « nouvelle » chance qui passe ?

C’est un secret de Polichinelle que les assaillants menés par Guy Philippe avaient été soutenus par la communauté internationale dans leur lutte contre le président élu Jean-Bertrand Aristide en 2004. La démocratie ne suppose pas toujours l’alternance politique. Jean-Bertrand Aristide, démocratiquement élu, a été déposé avant d’être exilé en Afrique du Sud.

Il est un principe en droit international : « les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts[9] ». Le chef des assaillants, devenu sénateur du Département de la Grande-Anse, n’a pas tardé à en faire l’amère expérience. En effet, il a été arrêté et extradé aux États-Unis avant d’y être jugé pour blanchiment des avoirs.

D’aucuns soutiennent que le présent engendre le futur. L’homme, dans sa finitude, ne peut se projeter tout à fait dans l’avenir sans construire son présent. L’édifier en agissant au quotidien, modelant sans cesse son existence factuelle. Or, l’accueil réservé par les affidés du repris de justice Guy Philippe à ce dernier témoigne de la profondeur du mal haïtien. Le couple ignorance/cupidité ne cesse de gagner du terrain dans une société où un plat chaud devient un luxe inaccessible pour un grand nombre de ménages. Néanmoins, il est difficile d’établir les proportions dans lesquelles la précarité tient certaines catégories sociales en respect en Haïti. Pire, tous les corps de métiers sont en proie à une crise éthique profonde. L’agir bon se réduit en une peau de chagrin.

En effet, certains juristes se perdent en discours creux en affirmant que quiconque n’ayant pas été condamné par la justice haïtienne à une peine afflictive et infamante peut se porter candidat à la suprême magistrature de l’État. Quand une certaine presse se fait l’écho de telles absurdités, il ne fait aucun doute que le manteau de l’ignorance recouvre des strates entières de la société. De même, le dénuement pousse, dans une grande proportion, les plus réfractaires à composer avec les plus vils personnages. Par ailleurs, les programmes migratoires encourageant l’exode massif de nos compatriotes, concevant leur existence sous des cieux plus « cléments », mettent à nue l’âme des plus endurcis nationalistes marxistes anti-impérialistes[10].

Le cadre juridique qui a permis aux agents du BLTS de se saisir de Monsieur Guy Philippe avant de le livrer aux autorités américaines pour y être jugé n’est autre qu’un accord bilatéral paraphé par le président René Préval et la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright le 17 octobre 1997, ratifié en conformité aux dispositions constitutionnelles de l’article 276-2 le 19 décembre 2000, et publié au Journal Officiel le 25 juillet 2002. Dès lors, la condamnation de Monsieur Guy Philippe est reconnue par la justice haïtienne. Il est, par ailleurs, tout à fait plausible qu’en cas de faits nouveaux, il puisse être poursuivi pour trafic de stupéfiants et autres infractions connexes. Sa condamnation peut-elle l’empêcher pour autant de briguer une autre fonction politique en Haïti ? Nul ne saurait répondre par la négative. Les condamnés du procès de la consolidation n’ont-ils pas tous connu une belle carrière politique ? Le devenir d’Haïti ne dépend pas toujours du choix, réfléchi ou non, par les urnes ou dans les rues, de ses citoyens. Le contrat racial ne reconnaît nullement aux sous-personnes le droit à l’autodétermination. Dans les sociétés comme la nôtre, la majorité des gens sont agis, mais croient agir. D’ailleurs, les plus dignes fils et filles du pays, ceux qui ont décroché des diplômes avec honneur dans les universités prestigieuses de la vieille Europe esclavagiste, se faisant les apôtres du discours décolonial, ne souffrent-ils pas, pour la plupart, de l’arsenal complexuel colonial (Fanon, 2015) ?

Bibliographie

Étienne, S. P. (2007). L’énigme haïtienne : Échec de l’État moderne en Haïti. Montréal: Presses de l’Université de Montréal.

Fanon, F. (2015). Peau noire, masques blancs. Paris: Éditions Points.

Mérieau, E. (2019). Depuis la chute du mur de Berlin, la dictature régresse dans le monde. Dans La dictature, une antithèse de la démocratie ? (pp. 23-30). Paris: Le Cavalier Bleu.

Michel, A. (2020). Un monde en nègre et blanc : Enquête historique sur l’ordre racial. Paris: Points.

Mills, C. W. (2023). Le contrat racial. (Traduit de l’anglais par Aly Ndiaye). Montréal: Mémoire d’encrier.

Moïse Yves, E., & Mérancour, W. (2022, 7 décembre). Les turpitudes de Guy Philippe. Ayibopost. https://ayibopost.com/les-turpitudes-de-guy-philippe/

Vagnoux, I. (2010). Washington et les régimes militaires sud-américains (1964-1989) : Des alliances encombrantes. Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 105(1), 17-32. https://doi.org/10.3917/ving.105.0017

Notes

[1] Il s’agit ici d’un emprunt fait aux concepteurs anglo-saxons qui produisent des objets électroménagers « tout-en-un » (« all in one »). Le contrat cache d’autres contrats qui apparaissent en fonction des situations.

[2] Winston Churchill

[3] Voir à ce sujet la deuxième partie de l’ouvrage de Sauveur Pierre Étienne (2007), L’Énigme Haïtienne, intitulée « Les élites politiques et la construction de l’État haïtien : contraintes internes et externes » (pp. 107-184).

[4] Voir à ce sujet l’ouvrage Un monde en nègre et blanc : Enquête historique sur l’ordre racial d’Aurélia Michel  (2020).

[5] Lors de la visite du pape Jean-Paul II en Haïti le 9 mars 1983, celui-ci a prononcé une déclaration marquante : « Il faut que quelque chose change ». Cette visite et les paroles du pape ont significativement influencé l’Église Catholique Romaine à encourager une mobilisation populaire considérable contre le dictateur Baby Doc.

[6] Le 24 décembre 1990, le Conseil Électoral Provisoire a proclamé la victoire du père Aristide. Plus d’un million de suffrages ont été recueillis par Jean-Bertrand Aristide, contre environ deux cent mille pour son poursuivant immédiat, Marc Bazin.

[7] Le Core Group est une organisation informelle intergouvernementale composée de puissances étrangères qui s’immiscent dans la politique haïtienne, minant ainsi la souveraineté nationale du pays. Ses membres comprennent des représentants des Nations Unies, du Brésil, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Union européenne, des États-Unis et de l’Organisation des États américains. Bien que présenté comme un groupe consultatif, le Core Group exerce une influence et des pressions politiques excessives sur les autorités haïtiennes, dictant de fait les grandes orientations politiques et économiques du pays au mépris de la volonté du peuple haïtien.

[8] Cette affirmation est un euphémisme. En effet, le juge d’instruction a mené des auditions dans des circonstances peu conventionnelles, interrogeant le Premier ministre à son domicile personnel, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires à la résidence officielle du chef du gouvernement. Ces pratiques illustrent l’absence de conditions adéquates pour une justice impartiale, révélant à quel point l’absence de justice peut rabaisser une nation.

[9] Cette formule, largement répandue dans la communauté internationale, a été attribuée à Henry John Temple, un homme politique britannique, lors d’un discours à la Chambre des Communes en 1848. Il avait déclaré : « L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents ; elle n’a que des intérêts permanents. » Par la suite, Charles de Gaulle a déclaré : « Un grand pays n’a pas d’amis. Les hommes peuvent avoir des amis, pas les hommes d’État. »

[10] Le programme migratoire initié par le président américain Joseph Biden a créé des impacts significatifs tant dans les administrations publiques que privées d’Haïti, révélant comment certains individus modifient leur discours en fonction des circonstances. Ce programme a également entraîné la réapparition des « chèques zombies » dans l’administration publique, illustrant les effets tangibles et parfois inattendus de ces politiques sur les structures et la dynamique sociales locales.


© Franck S. Vanéus, av., Montréal, janvier 2024

 

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